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1. « Les tiques ont privé nos veaux de d 1. « Les tiques ont privé nos veaux de défenses immunitaires »

Les analyses réalisées au Gaec de la Maisonneuve traduisent le passage d'ehrlichiose, Lyme et anaplasmose

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En 2008, les cinq associés du Gaec de la Maisonneuve, à Naves en Corrèze, savent qu'ils prennent des risques sanitaires en regroupant trois troupeaux. Ils sont loin d'imaginer l'ampleur des dégâts auxquels ils vont devoir faire face pendant les hivers 2009-2010 et 2010-2011. Et surtout loin de soupçonner que les maladies transmises par les tiques peuvent être aussi dévastatrices. La mortalité des veaux nés au cours de ces hivers-là a atteint plus de 20 %. La plupart des vêlages qui se déroulent en bâtiment se soldent par une perte ! A peine sorti du ventre de sa mère, le veau tombe malade. Il attrape une diarrhée dont il ne se remet pas, malgré des traitements classiques visant les diarrhées néonatales. « Cette absence de résultats nous a incités à chercher la cause d'une immunodépression, explique Vincent Logeais, le vétérinaire de l'exploitation. Ces veaux ne semblaient pas lutter contre les infections. Pourtant, il n'y avait pas de carences flagrantes, pas de BVD… « Le troupeau de Pierre Beysserie obtenait de bons résultats techniques jusqu'en 2008, ajoute Vincent Logeais. Le parasitisme était maîtrisé. Les deux autres troupeaux n'avaient pas connu de problèmes sanitaires. » En tout cas, pour diminuer la pression infectieuse sur les veaux lors du deuxième hiver, toutes les vaches prêtes à vêler sont sorties du bâtiment.

L'enquête, pour identifier la cause du problème, s'est poursuivie avec le Groupement de défense sanitaire (GDS). La synthèse des autopsies de veaux, des analyses sanguines et des historiques des événements intervenus sur le troupeau apportent un nouvel éclairage « Nous nous sommes rendu compte que les animaux achetés et intégrés au troupeau en 2009 étaient majoritairement touchés par les pertes, explique Christelle Roy, la directrice du GDS. Les examens complémentaires ont mis en évidence le passage des trois maladies vectorielles à tiques : lyme, ehrlichiose ou anaplasmose. » Ces maladies ne s'étaient jamais déclarées avant sur le troupeau. Celui-ci avait dû développer une immunité au fi l du temps. Alors que les animaux achetés n'ont jamais été en contact avec les différentes bactéries.

COÛT FINANCIER IMPORTANT

Les exploitants n'ont pas repéré d'animaux malades au pré (voir encadré). Les vaches ont néanmoins dû lutter contre les bactéries. Cela les a affaiblies et leurs veaux sont nés fragilisés. Au cours de ces deux années, deux taureaux ont connu une période de stérilité pendant l'été. « Nous avions enregistré quatre avortements », ajoute Pierre Beysserie. Il est vraisemblable que les maladies à tiques soient en cause.

« Au total, sur les deux-cents vêlages, nous estimons que l'impact des maladies nous a coûté 30 000 €, en comptant la baisse de la productivité de 20 %, l'augmentation de l'intervalle vêlage-vêlage de vingt-cinq jours et les frais vétérinaires, calcule Pierre Beysserie. Le dernier hiver s'est beaucoup mieux passé. Nous pensons que les soucis sont derrière nous. »

Les associés ont d'ailleurs adopté une stratégie pour que les animaux développent une immunité dès la première année de vie « Nous veillons aussi à ce que nos animaux soient déparasités correctement, ajoute-t-il, car carence et parasitisme peuvent constituer un facteur aggravant pour l'expression de ces maladies. »

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